Comme si mon cerveau rejetait le sommeil.
Bonjour à tous,
Je me suis inscrit au programme il y a un peu plus d'une semaine. Cela fait un peu plus de 15 jours que je fais des insomnies, quoique j'ai connu quelques nuits difficiles dès le mois de juillet. Mais à l'époque, elles étaient facilement imputables à un mauvais rythme de vie (coucher de plus en plus tardif : 2h, 3h, 4h, 5h... ah ben pas de chance, à cette heure-ci les oiseaux chantent, impossible de dormir. Et des réveils tout aussi tardifs, parfois jusqu'à 14h). Mais bon, c'était les vacances (je bosse dans un établissement scolaire). Bref, première nuit blanche en juillet. Mais le lendemain, une longue nuit avec un réveil à 14h et c'est réglé. Du coup, le lendemain, insouciant, je me couche de nouveau trop tard, nouvelle nuit blanche. Il m'a fallu quelques jours pour m'en remettre, toutefois, craignant les conséquences si je continuais à faire n'importe quoi, j'ai mis en place un rythme plus régulier : 23h au lit, 0h bannissement des écrans, 1h extinction des feux, 9h lever. Plus de café ni d'alcool le soir. Plus de café du tout, d'ailleurs. Un rythme qui a pas mal marché pendant un temps. Puis, il a commencé à faire chaud et les difficultés sont réapparues. 4 mauvaises nuits début août, dont une nuit quasi-blanche. Bon, certes, il faisait chaud, mais quand même, je m'inquiète et prends rendez-vous chez le généraliste, mais j'en ai pour une semaine d'attente. Heureusement, le sommeil revient les nuits suivantes. Je vais chez le généraliste malgré tout, on ne sait jamais. Mais j'ai juste droit à un médicament qui, je me dis alors, ne me servira à rien. En plus, en lisant la notice, ça fait un peu peur (c'est un anxiolytique de la famille des benzodiazépines, avant j'avais entendu le nom mais je ne connaissais pas)... Chez le médecin, je ne m'étais pas posé de question, lui faisant confiance. Mais personnellement, maintenant que j'en sais plus sur cette famille de médicaments, je suis quand même étonné qu'on m'ait prescrit ça pour trois mois, en l'espace de cinq minutes, sans me parler des effets secondaires, de sevrage ou de rebond, et sans planification de sevrage.
Et puis arrive la mi-août, et c'est la descente aux enfers. Un évènement me fait bien déprimer pendant quelques jours. Puis, mon cerveau, qui fonctionnait alors au ralenti, semble soudain se réactiver. Je fais une nuit blanche. Hors de question, par contre, de toucher à ce médicament. De toute façon, la nuit suivante, je dors de nouveau. Une semaine passe. Reprise du boulot. Je suis surexcité. Donc, je me couche tard, agité, il fait chaud, et il y a un moustique dans ma chambre. Nuit blanche. Le lendemain, impossible encore une fois de trouver le sommeil, malgré de meilleures conditions. Et là, je cède, je prends un comprimé. Effectivement ça me fait dormir assez vite... Peu de souvenir après la prise du comprimé si ce n'est que le lendemain, je me réveille vers 10h. Le réveil a sonné à 9h mais je ne l'ai pas entendu. J'ai l'impression d'être saoul, et d'avoir fait un pacte avec le diable. La nuit suivante, ne voulant pas passer de nouvelle nuit blanche, je reprends un comprimé avant de dormir. Et effectivement je dors bien la plage horaire souhaitée, mais je ne me sens pas très bien. Du coup je décide d'arrêter ces comprimés. Mais les trois nuits suivantes, ce n'est pas terrible. D'abord un nuit blanche. Puis, je décide d'essayer des gélules contenant de la mélatonine, peut-être que ça va marcher, au pire ça ne pourra pas être aussi nocif que l'anxiolytique. Deux nuits où je m'endors vers 3-4h alors que je me réveille à 7h.
Constatant ma fatigue, mon entourage me suggère de prendre ce médicament, arguant qu'on ne me l'a sûrement pas prescris pour rien. Je décide alors de prendre un demi comprimé, un comprimé entier étant trop fort. La première fois, ça marche bien, je passe une nuit correcte, pas trop d'effet secondaire au réveil. Mais au bout de quelques jours, il est clair que je ne fais que des nuits de 3-4 heures. Et les effets secondaires sont terribles, je suis encore plus anxieux que d'habitude (déjà que c'est l'horreur en temps normal...). Entretemps, je me suis inscris sur Therasomnia et me dit que pour que ce soit vraiment efficace, il faudrait que je fasse sans médicament. Sans compter que j'ai très peur des effets de tolérance et de dépendance. Donc j'arrête d'en prendre. Une nuit blanche, suivie de trois nuits où je m'endors vers 1h, environ 3-4 réveils nocturnes (mais courts, je me rendors vite), et un réveil définitif vers 6h. Les journées qui suivent sont cela dit toujours mieux que celles qui venaient après la prise d'anxiolytique...
Et suite à cet arrêt, je me suis rendu compte qu'à présent, c'est un peu comme si mon cerveau refusait le sommeil. Quand je le prenais, et lorsqu'il cessait de faire effet, je ressentais soudain un grand inconfort et me retrouvais réveillé, le cœur battant trop vite et la respiration rapide. Si j'essayais de me rendormir, cela recommençait après chaque endormissement. Depuis l'arrêt du médicament, mes réveils semblent plus naturels, mais impossible de me rendormir après 6h. Et difficile de s'endormir en début de nuit. Je sens le sommeil arriver. Mais dès que je perçois un signe évident d'endormissement (pensée brouillée, hallucination hypnagogique, début de rêve...), il semble que j'aie une décharge d'adrénaline et je me retrouve pleinement éveillé. Je ne sais pas comment j'ai fait pour m'endormir ces trois dernière nuits dans de telles conditions, il se trouve que je n'ai aucun souvenir de ces endormissements, donc peut-être que la partie du cerveau responsable de ça était déjà trop éteinte au moment des endormissements pour pouvoir réagir. La nuit dernière, j'ai bien senti l'angoisse revenir petit à petit suite au réveil définitif, sous forme d'une pression thoracique. En fin de compte, je me suis rendu compte que ça ne concerne pas spécifiquement l'endormissement. J'ai le même phénomène qui se produit la journée si mon esprit s'échappe, cesse de penser à l'insomnie. Finalement, il y a une partie de moi qui, dès que je cesse de penser à l'insomnie, s'active et lance une alerte. Sauf quand je ne suis pas seul et que je suis obligé de penser à autre chose, quoique même là, l'insomnie reste dans un coin de ma tête. Bref, je suis l'insomnie. Je n'ai plus le droit de l'oublier.
Autant dire que ça ne va pas très fort ce soir. Il y a à peine quelques semaines, jamais je n'aurais imaginé me retrouver là-dedans. Mais là, en seulement 15 jours, j'ai développé une insomnie sévère. Mon cerveau ne me laisse même pas d'échappatoire, puisque si je pense à autre chose, j'ai droit à un rappel à l'ordre. Comme s'il voulait me punir pour avoir fait n'importe quoi avant. C'est vrai que j'ai quand même joué avec le feu. Cela faisait des années qu'on me disait que mon rythme de sommeil n'était pas sain, avec des couchers tardifs même en semaine, une récupération le week-end, et des horaires complètement décalés et irréguliers pendant les vacances. On m'avait dit que les somnifères n'étaient pas une solution, qu'ils ne faisaient qu'empirer les choses, j'en ai quand même pris et effectivement, depuis, c'est pire. Au final, ils ont surtout rajouté un délai qui m'a permis de bien angoisser et de complètement rentrer dans un cercle vicieux.
J'espère que le programme m'aidera à sortir de ce mauvais pas. À présent, je dois attaquer la RTPL, ça m'angoisse un peu, vu que j'ai de gros problèmes d'endormissement. Déjà que là je ne dors pas assez, mais au moins, si je "rate un train", j'ai encore du temps pour le suivant. Mais si je dois restreindre le temps au lit... Et puis, comment s'endormir alors que le moindre signe d'endormissement me réveille ? À vrai dire, je ne sais même pas si c'est l'angoisse ou un effet secondaire de l'anxiolytique qui fait ça, ou bien un peu des deux. Rétrospectivement, il m'était déjà arrivé, bien avant tout ça, de commencer à m'endormir, puis d'être soudain parfaitement éveillé, mais je n'y prêtais pas plus attention et c'était plutôt rare. Donc quelque part, ce phénomène n'est pas non plus totalement nouveau. Mais depuis une semaine, il est devenu systématique. Il faut dire que je suis bien plus sensible à n'importe quel stimulus depuis que mes problèmes d'insomnie ont démarré, et la peur de ne pas dormir n'arrange évidemment rien.
Voilà, je démarre donc un peu désespéré. Une déprime en août qui s'est transformée en insomnie. Comme si à force de faire n'importe quoi et de prendre des mauvaises décisions (car oui, j'estime que la déprime en question, j'aurais pu l'éviter en faisant d'autre choix, mais c'est un tout autre sujet), j'avais complètement détraqué mon cerveau. Espérons que ce soit réversible. Pour l'instant, j'ai l'impression de devenir fou, d'être progressivement de plus en plus à côté de la plaque. Car étant obligé de penser à l'insomnie h24, je perds à côté l'intérêt pour les activités que j'appréciais avant. Je ne sais pas ce qu'il en sera à l'avenir mais pour l'instant, je ne suis que l'insomnie.
Merci de m'avoir lu. Désolé pour le ton franchement négatif de mon message, mais il correspond à ce que je vis depuis deux semaines. Je vois qu'ici, il y a des insomniaques de longue durée. Franchement, mes respects, car maintenant, je vois à quel point ça peut être dur. L'objectif, c'est que plus tard, mon ton devienne plus positif.
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Bonjour,
J'ai la même sensation que toi : le cerveau qui se remet en route alors que je sens l'endormissement arriver (horrible sensation)
Mes insomnies d'endormissement ont commencé en Avril 2023 suite à un voyage aux Etats-Unis, depuis je passe par des phases d'insomnie sevères à des phases d'endormissement normal (moins de 5mn)
courage
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Bonjour je comprends ce que tu ressens comme si le cerveau ne voulait pas débrancher…
ce qui m’aide c’est le raisonnement ,la pensée que ce n’ai pas moi qui choisis de m’endormir mais le sommeil qui me rattrape quand il le souhaite quand mon corps est détendu…
Ne cherche pas à dormir laisse passer tes pensées même négatives ne les rejette pas
voilà moi ça m’aide
vaea